AfricInvest, Antler, Attijari Invest, EchoVC, E4E Africa, Flat6Labs Cairo, Flat6Labs Tunis, Greentec Capital Partners, Grow In Africa Fund, Growth Capital Fund, Investisseurs & Partenaires, Knife Capital, Lateral Capital, Partech Partners, Proparco, Saviu Ventures, Sawari Ventures… La liste des investisseurs institutionnels qui composent la communauté « Africa Next » est aussi longue que prestigieuse.
Plus qu’une plateforme, Africa Next est un service à destination des fonds d’investissement et des accélérateurs du continent africain. Lancée en juillet 2020, ce programme est conjointement porté par Digital Africa et la banque publique d’investissement BPIFrance. AfricaGrow - fonds de fonds domicilié en Allemagne qui vise à soutenir les petites et moyennes entreprises et les start-ups en Afrique - a rejoint Africa Next en tant que sponsor le printemps dernier. « La Communauté Africa Next est un service pour les investisseurs et les innovateurs. Il a pour objectif d’aider l’écosystème africain des entreprises et des technologies à se développer et à devenir une référence mondiale », rappelait alors Stéphan-Éloïse GRAS, Directrice exécutive de Digital Africa.
Un an après, le bilan d’Africa Next confirme l’adéquation de son format au marché africain, les organisateurs de l’initiative proposant notamment un nouveau modèle d’interaction virtuelle entre investisseurs et start-up africaines, dans un contexte de crise sanitaire propice à la digitalisation. Concrètement, Africa Next offre à sa communauté d’acteurs financiers l’opportunité de co-investir dans des entreprises innovantes et en croissance, associant dans une même dynamique capital-risqueurs francophones et anglophones, venus d’Europe et d’Afrique – et qui sélectionnent les projets sur la base de e-pitchs.
Ainsi, depuis un an, près de 200 partenaires ont été réunis autour du programme (33 fonds de capital-risque et accélérateurs du premier cercle - pouvant pitcher des start-up de leur portefeuille - plus une centaine d'investisseurs internationaux participant aux sessions en ligne), tandis que 32 start-up, actives dans des secteurs variés (E-commerce, Fintech, énergie, logistique, E-santé, etc.), ont été présentées lors de 5 sessions de pitch en ligne.
Au cœur du modèle Africa Next, il y a un format innovant : les membres de la communauté- qu’ils soient investisseurs ou incubateurs- sont sélectionnés uniquement par cooptation. De quoi garantir une certaine confiance entre pairs comme l’explique Arthur THUET, co-fondateur et associé principal du fonds de capital-risque Saviu Ventures, lorsqu’il constate que « c'est beaucoup plus efficace d’avoir un actionnariat avec plusieurs investisseurs qui apportent une variété d'expertises et de connaissances géographiques […] ». Une démarche qui permet en définitive de « maximiser le soutien et la contribution pour les entrepreneurs, en plus de l'argent qui est investi dans les entreprises », note le financier. Et d’expliciter le fond de sa pensée : « Il faut avoir une confiance extrême dans les entrepreneurs, mais aussi dans les investisseurs existants, car nous sommes à un stade d'investissement où les entreprises ne sont pas très matures, donc il y a très peu d'historique à analyser. Il faut aussi surtout compter sur les équipes et sur la capacité des entrepreneurs à se dépasser et à aller de l'avant.
« La plateforme Africa Next nous permet d'avoir plus de confiance dans les projets que nous analysons et que nous espérons éventuellement financer »
Dans cette optique, la plateforme Africa Next est très utile car elle nous permet d'avoir plus de confiance dans les projets que nous analysons et que nous espérons éventuellement financer », résume Arthur THUET, qui mentionne par ailleurs que d'autres membres d'Africa Next vont le « rejoindre dans l'actionnariat de [ses] entreprises en portefeuille; une autre grande contribution d'Africa Next ».
De son côté, Wael AMIN, co-fondateur et directeur général de Sawari Ventures- un fonds de capital-risque actif en Égypte, en Tunisie et au Maroc- salue « l’approche collaborative » de la plateforme, « où chacun apporte son expertise ». Pour notre interlocuteur, il y a bien des raisons de vouloir adhérer à Africa Next, la première d’entre elles - et la plus importante- étant de « nouer des liens avec d'autres investisseurs partageant les mêmes idées et cherchant à investir en Afrique ». Autre point important pour Wael AMIN, la recherche d'opportunités d'investissement. « Grâce à Africa Next, à chaque session, nous avons accès aux meilleures start-up de la région, mais pas seulement.
« Africa Next ne présente que des start-up qui sont en train de lever des fonds. Cela nous fait gagner beaucoup de temps et rend le processus de repérage beaucoup plus efficace »
Africa Next a la particularité de ne présenter que des start-up qui sont en train de lever des fonds. Cela nous fait gagner beaucoup de temps et rend le processus de repérage beaucoup plus efficace », se félicite le capital-risqueur qui rappelle du reste « qu’il n'y a pas beaucoup de conduits ou d'interconnexions entre le capital et l'entreprise en Afrique ». Or, pour lui, « Africa Next offre l'une de ces opportunités ».
Marie NIELSEN, responsable du pôle Afrique de l’Est chez la société de capital-risque Antler, apprécie quant à elle la possibilité de réaliser des co-investissements. « Pour Antler, Africa Next est une excellente occasion pour nos fondateurs de rencontrer des investisseurs du monde entier, en particulier lorsque nous investissons en pré-amorçage. Après 12 à 18 mois, les entreprises sont prêtes à lever leurs capitaux d'amorçage. Et je pense que le fait d'avoir un espace pour entrer en contact avec des investisseurs de premier plan, non seulement en Afrique, mais aussi dans le monde entier, est une grande opportunité de valeur offerte par Africa Next », estime la spécialiste qui, comme nombre d’autres adhérents de la plateforme, aime l’idée de pouvoir (aussi) promouvoir ses propres start-up. À travers les pitches notamment, organisés lors de sessions bimestrielles , et qui permettent de présenter des entreprises à fort potentiel, proposées par les investisseurs et accélérateurs du premier cercle.
« Il pourrait être intéressant d'offrir une démarche similaire pour les sociétés qui lèvent de plus petites sommes »
Convaincue du bien-fondé d’Africa Next, « une excellente plateforme pour les entreprises qui lèvent au moins un million de dollars », Marie NIELSEN pense également qu'il « pourrait être intéressant d'offrir une démarche similaire pour les sociétés qui lèvent de plus petites sommes, [créant] ainsi un point de rencontre pour les investisseurs qui sont intéressés par des start-up early-stage ».
En attendant, la prochaine session d’Africa Next aura lieu le 8 octobre. Avec une communauté désormais élargie, mais toujours la même ambition : financer l’innovation et la croissance africaine.