Selon la Banque mondiale, seulement 36 % des 1,3 milliard d'habitants de l'Afrique ont accès à Internet, et dans certaines zones disposant de connexions, la qualité du service est médiocre par rapport à d'autres régions.
L'Institution estime qu'il faudrait un investissement de 86 milliards de dollars pour connecter l'ensemble du continent africain à Internet afin de récolter les dividendes numériques.
Cependant, l'absence de services susceptibles de stimuler une utilisation accrue d'Internet constitue un obstacle supplémentaire sur la voie du développement de l'économie numérique africaine.
Une collaboration entre la Banque mondiale et l'Union africaine (UA) sur l'initiative Digital Economy for Africa (DE4A), visant à autonomiser numériquement tous les individus, entreprises et gouvernements en Afrique d'ici 2030, pourrait changer le paysage numérique de la région.
“80 % du financement proviendra du secteur privé”
Ce partenariat a déjà amélioré le paysage numérique de l'Afrique, augmentant l'accès à large bande de 26 % à 36 % et augmentant la vitesse moyenne de téléchargement à large bande de 2,68 Mbps à 8,18 Mbps. De plus, le coût de 1 Go de données a été réduit de moitié, passant de 10,5 % à 5 % du revenu national brut (RNB) par habitant mensuel.
Isabel Neto, responsable de la pratique du développement numérique pour l'Afrique orientale et australe à la Banque mondiale, qui participait à Connect Africa 2024, met en garde contre le rythme lent de la connectivité sur le continent, malgré de nombreuses initiatives en cours. Bien que l'initiative DE4A ait réalisé des progrès significatifs, elle estime que le rythme de progression doit être accéléré. La Banque mondiale a identifié 22 indicateurs et priorisé six programmes pour suivre les progrès de cette initiative.
Elle s'exprimait lors de la séance plénière inaugurale du sommet Africa Connect Summit 2024, sur le thème : "Collaboration entre le secteur public et privé pour une accélération économique numérique".
Projet ambitieux, elle a déclaré que le projet ambitieux, qui nécessitera un investissement de 86 milliards de dollars, vise à garantir que les entreprises, les gouvernements et les entreprises de toute l'Afrique soient connectés et habilités.
Elle a noté que l'investissement substantiel requis pour cette initiative ne peut être supporté uniquement par les gouvernements africains, soulignant la nécessité de partenariats publics-privés pour la réussite de ce projet ambitieux.
"Il faudra 86 milliards de dollars pour que toute l'Afrique soit connectée. 80 % du financement proviendra du secteur privé. Cette approche collaborative permettra la mobilisation de ressources et d'expertise de différents secteurs, accélérant ainsi le rythme de la connectivité numérique sur le continent", a déclaré Neto. Malgré une couverture infrastructurale de 55 % sur le continent, l'utilisation d'Internet reste faible.
“Des solutions innovantes et des approches concertées sont nécessaires”
Malgré les progrès réalisés, l'Afrique est confrontée à plusieurs défis majeurs en matière de connectivité. La couverture inégale du réseau, notamment dans les zones rurales et éloignées, limite l'accès à Internet pour de nombreuses populations. De plus, les coûts élevés des services Internet constituent un obstacle majeur pour de nombreux utilisateurs, en particulier dans les régions à faible revenu. Les infrastructures sous-développées, les défis géographiques et les barrières linguistiques compliquent également la mise en place d'une connectivité efficace sur l'ensemble du continent.
Pour relever ces défis, des solutions innovantes et des approches concertées sont nécessaires. Les investissements dans les infrastructures de télécommunication, y compris la fibre optique et les réseaux mobiles, sont essentiels pour étendre la couverture du réseau et améliorer la qualité des services. Des politiques gouvernementales favorables, telles que la libéralisation du marché des télécommunications et la réduction des taxes sur les équipements et services Internet, peuvent contribuer à réduire les coûts pour les utilisateurs finaux. De plus, les initiatives de développement des compétences numériques, telles que la formation à l'utilisation d'Internet et des technologies de l'information, sont essentielles pour encourager une adoption plus large et plus efficace des technologies numériques dans toute la population africaine. En favorisant l'innovation technologique et en encourageant les partenariats publics-privés, l'Afrique peut surmonter ces défis et réaliser son potentiel en tant que leader mondial de l'économie numérique.
A l’image de l'initiative Digital Economy for Africa (DE4A), une collaboration entre la Banque mondiale et l'Union africaine, qui vise à transformer le paysage numérique de la région d'ici 2030.