Africa: The Big Deal, plateforme dédiée à l’investissement dans la tech africaine, a récemment publié une carte originale. “Nous avons pensé essayer quelque chose de différent et vous apporter une représentation plus visuelle de la répartition géographique du financement des startups en Afrique, avec une carte où les pays ont été déformés pour refléter le montant relatif du financement par actions et par dettes, levé sur chaque marché depuis 2019” explique Max Cuvellier Giacomelli, chef du département Mobile for Development (M4D) à la GSM Association, dans une publication hebdomadaire.
Les conclusions restent des plus intéressantes. Si elles confirment l’avancée, nette, des “Big four”, les quatre pays les plus attractifs, à savoir le Nigéria, le Kenya, l'Afrique du Sud et l'Égypte, l’analyse livre d’autres aspects.
“La performance de certains marchés repose fortement sur une poignée de transactions, parfois même sur une seule entreprise”
“Que voyons-nous ici ?” analyse Max Cuvellier Giacomelli, “les quatre principaux pays continuent de dominer. Le Nigéria, en particulier, a revendiqué plus d'un tiers de l’ensemble des financements, depuis 2019 (4,2 milliards de dollars) et trois cents transactions d’au moins un million de dollars. Assez loin derrière le géant nigérian, le Kenya, l'Afrique du Sud et l'Égypte sont au coude à coude, avec environ deux cents échanges d’un million de dollars et plus chacun.”
Par ailleurs, poursuit l’auteur, “sept marchés ont revendiqué plus de cent millions de dollars au cours de la période : le Sénégal, le Ghana, l'Algérie, la Tanzanie, la Tunisie, l'Ouganda et la République démocratique du Congo, dans cet ordre.” Et de souligner : “Comme souvent, il faut lire entre les lignes. En effet, alors que le Ghana a accueilli quarante-deux transactions de plus d'un million de dollars, depuis 2019, la performance de certains marchés repose fortement sur une poignée de transactions, parfois même sur une seule entreprise. C'est le cas de Yassir en Algérie qui a levé 180 millions de dollars, soit 97% de l'ensemble des financements levés dans le pays, et dans une moindre mesure de Wave au Sénégal (78%).”
Un autre groupe de six pays n'atteint pas tout à fait la barre des 100 millions de dollars, mais revendique au moins 500 000 dollars de financement mensuel, en moyenne sur la période : le Bénin, le Maroc, la Côte d'Ivoire, le Rwanda, l'Éthiopie, le Cameroun et la Zambie. Avec une mention spéciale pour le Maroc. “C’est l'un des marchés où un seul deal/venture n'est pas responsable de la plupart des levées de fonds, mais aussi parce que le nombre d’échanges de plus d'un million de dollars, depuis 2019 (vingt-deux au total), est plus élevé que pour la plupart des pays du club des 100 millions de dollars, et plus ci-dessus.”
Onze marchés constituent le reste de la liste avec moins de 25 millions de dollars levés depuis 2019, parfois beaucoup moins. À l'exception du Zimbabwe, qui accueille neuf startups, chacun de ces marchés n’en compte qu'une à trois que nous avons suivies depuis 2019. Il se peut aussi que nos seuils nous ont fait manquer quelques transactions de plus de cent mille dollars, en 2019 et en 2020.
“Au total, vingt pays sont totalement absents de cette carte, car nous n'avons enregistré aucune activité de financement depuis le début de notre suivi en 2019” conclut Max Cuvellier Giacomelli. Il s’agit, entre autres, du Gabon et de la Somalie.