La solution biométrique eID conçue par Atos et Idemia@Ministère de l’économie numérique et de la transformation digitale, Togo-DR
À l’instar de plusieurs pays du monde, le Togo ne veut pas rater le virage du numérique. C’est tout le sens de la stratégie dénommée « Togo Digital 2025 ». Un programme axé sur la transformation numérique de l’administration togolaise et le développement accéléré d’une véritable économie numérique. « Togo Digital 2025 » doit notamment faciliter les interactions de l’administration publique avec les citoyens par la numérisation progressive des procédures et des formalités. Et ce projet d’envergure est confié à l’Agence togolaise d’identification (Anid-Togo). Elle a pour mission première la construction d’un système national d’identification biométrique basé sur la plateforme modulaire d’identité open source (Mosip).
Pour cette mission, Anid-Togo s’est fait appuyer par des géants du numérique à savoir Atos et Idemia. « Atos et Idemia concevront, construiront, testeront et exploiteront une solution nationale biométrique d’identification électronique pour le Togo, basée sur la technologie de reconnaissance de l’iris, du visage et des empreintes digitales », indique Atos dans un communiqué publié sur son site.
La solution comprendra un portail citoyen, une application mobile, une cybersécurité, un système biométrique de base, des kits d’inscription et un système de personnalisation pour les nouvelles cartes eID. Une solution clé en main intégrée de bout en bout sera construite sur une infrastructure robuste et évolutive pouvant répondre aux besoins actuels et futurs du gouvernement togolais. Le projet mettra également l’accent sur la livraison locale et le transfert de compétences, Atos créant une filiale au Togo pour assurer le transfert de connaissances et de compétences au personnel local pour une durabilité à long terme.
« La solution biométrique eID jouera un rôle crucial dans la transformation numérique et le développement national du Togo »
Fier de mettre à profit l’expertise d’Atos en biométrie, cybersécurité et transformation numérique pour soutenir les ambitions du Togo et contribuer à un monde plus inclusif et connecté, Alpha Barry Pdg d’Atos Afrique indique que « la solution biométrique eID jouera un rôle crucial dans la transformation numérique et le développement national du Togo ».
Pour sa part, Mazen Hamadallah, vice-président directeur d’IDEMIA Moyen-Orient Afrique assure que l’expertise de longue date d’IDEMIA contribue aux changements substantiels en cours dans le domaine de l’identification numérique. « Après avoir mis en œuvre avec succès plus de 200 systèmes en ligne et hors ligne à travers le monde, nous nous engageons à tirer parti de notre technologie biométrique et de notre expertise pour accompagner les gouvernements et les institutions à atteindre leurs objectifs. Avec ce projet, nous sommes impatients de soutenir la transformation numérique du Togo et d’améliorer la vie de ses citoyens », a-t-il insisté. À noter que le projet est inscrit dans le cadre du programme d’intégration régionale de l’UID ouest-africain « WURI » doté d’un budget global de 500 millions de dollars financé par la Banque mondiale.
« Doter chaque citoyen et résident d’une identité biométrique contribuera à positionner le Togo comme une référence régionale en matière de numérique, affirmant ainsi sa place de hub logistique et de services »
Doter chaque citoyen et résident d’une identité biométrique contribuera à positionner le Togo comme une référence régionale en matière de numérique@Ministère de l’économie numérique et de la transformation digitale, Togo-DR
Plus largement, le Togo s’est engagé dans la digitalisation de son économie en se fixant des objectifs élevés en matière de croissance économique et de développement, en mettant l’accent sur le renforcement de l’inclusion sociale et de l’harmonie pour la consolidation de la paix. La numérisation de l’économie est essentielle pour atteindre ces objectifs. Doter chaque citoyen et résident d’une identité biométrique contribuera à positionner le Togo comme une référence régionale en matière de numérique, affirmant ainsi sa place de hub logistique et de services. « La mise en œuvre d’un système d’identification unique, robuste et fiable est impérative conformément à la feuille de route 2020-2025 du gouvernement, qui inclut le projet eID comme l’un des 42 projets et réformes prioritaires », détaille l’Anid-Togo.
« Le taux de fraude a augmenté de 28 % par rapport à 2021 »
Le Rwanda, le Kenya ou encore le Nigéria font partie des pays qui ont ou sont en passe d’adopter l’identification numérique de leur population@Thales
L’économie numérique de l’Afrique connaît une croissance rapide, avec une population de 1,4 milliard d’habitants. Mais selon la Banque mondiale, environ 500 millions d’Africains ne disposent toujours pas de documents d’identité appropriés en 2020. Cela souligne l’importance des solutions de vérification d’identité pour combler le fossé identitaire et soutenir l’économie numérique de l’Afrique.
La société panafricaine de vérification d’identité numérique Smile Identity a récemment publié un rapport intitulé « L’état 2022 du KYC en Afrique ». Sur la base d’environ 50 millions de vérifications KYC en Afrique en 2022, il est apparu que le taux de fraude a augmenté de 28 % par rapport à 2021. Alors que la digitalisation croissante des usages entraîne une forte augmentation de ces authentifications, le nombre total de fraudes a explosé.
Le Rwanda a récemment approuvé des amendements législatifs visant à introduire un écosystème d’identification numérique et à élargir également le champ des personnes éligibles à l’identification numérique dans le pays, ce qui inclurait les enfants et les apatrides. Le Kenya, quant à lui, est sur le point d’adopter pleinement l’identité numérique pour ses citoyens. Au Nigéria, pionnier en la matière, 94 millions de personnes utilisent déjà des données biométriques dans le cadre du NIN (National Identification Number).
Inscrit dans une digitalisation accélérée de son économie, à travers la stratégie « Togo Digital 2025 » notamment, le Togo s’attaque au chantier de l’identification numérique. Pour cela, il a fait appel à Atos et IDEMIA.
Alors que l’exemple de Jumia révèle la difficulté d’atteindre la rentabilité de leur modèle, l’avenir de ses plateformes de livraison se jouent bien sur leur dimension « local ». Participent-elles à promouvoir le « Made in Africa » ? C’est l’enjeu. Analyse. Troisième et dernière partie.
Jumia, Glovo, Gozem… Les Super-App se multiplient sur le continent. À chacune son modèle et sa palette de services. Si leurs ambitions d’expansion régionale ont été ralenties par la Covid-19, la pandémie a également révélé leur flexibilité et leur capacité d’adaptation aux nouveaux besoins des marchés où ils sont implantés. Deuxième partie.
Pas tout à fait dans les mœurs avant la pandémie, boostées par les confinements, les plateformes de livraison sont en plein essor en Afrique. Un secteur qui se diversifie par la même occasion… Première partie.
