Des applications d'autodiagnostic, des solutions de tracking, des robots pour faire respecter les conditions sanitaires… Depuis le début de la pandémie, la technologie apporte des solutions aux problématiques soulevées par la crise Covid-19 en Afrique.
Reste un défi majeur : si l'Union Africaine a obtenu 270 millions de doses de vaccin à distribuer sur le continent et alors que les campagnes de vaccination doivent démarrer, la vaccination de masse, notamment dans les pays à faible et moyen revenu, est un véritable casse-tête logistique.
Notamment, comment transporter des vaccins sensibles à la température dans des endroits dépourvus d'électricité et de réfrigération fiables ? Le vaccin Pfizer-BioNTech doit être conservé à moins 75 degrés Celsius (moins 103 degrés Fahrenheit) tandis que celui de Moderna peut être conservé à moins 20 degrés Celsius (moins 4 degrés Fahrenheit).
Ces exigences de température, difficiles à respecter même en Occident, sont hors de portée pour la plupart des pays africains…
Des chambres froides portatives
Pourtant, des solutions commencent à émerger avec des startups qui mettent en place « des chaînes du froid ». En effet, au Nigéria, une startup a anticipé en fabriquant des chambres froides portables. « Les boîtes froides Gricd sont emballées de manière sûre et équipées de dispositifs de surveillance qui peuvent détecter leur emplacement, leur température interne et leur humidité. Cela permet de créer un environnement contrôlé pour garantir l'efficacité du vaccin », explique l'entreprise. Ces boîtes froides peuvent ainsi être maintenues à moins 20 degrés Celsius, peuvent être contrôlées à distance et surveillées en temps réel.
L'entreprise travaille actuellement avec le Centre national de contrôle des maladies du Nigeria (Nigeria Centre for Disease Control) et l'Institut nigérian de recherche médicale (The Nigerian Institute of Medical Research - NIMR), en aidant à collecter et à transporter des échantillons de test de Covid-19 dans des régions éloignées. Elle a également conclu des partenariats avec des entreprises de santé privées en Afrique du Sud, au Ghana et en Égypte, explique Oghenetega IORTIM, le fondateur de l'entreprise.
« Les réfrigérateurs ont besoin d'énergie pour fonctionner de manière fiable afin de stocker les vaccins en toute sécurité, sinon ils s'abîment. Nous fournissons donc l'énergie »
Idem pour PEG Africa, une entreprise qui opère déjà sur le continent et fournit des solutions solaires. Dans un continent où 600 millions de personnes vivent hors réseau, le groupe équipe, avec le financement de Power Africa - un réseau de groupes privés et publics mis en place par USAid - les dispensaires ruraux d'énergie solaire, afin qu'ils puissent assurer la réfrigération des vaccins et effectuer d'autres procédures médicales par la même occasion.
« Les réfrigérateurs ont besoin d'énergie pour fonctionner de manière fiable afin de stocker les vaccins en toute sécurité, sinon ils s'abîment. Nous fournissons donc l'énergie », indique Hugh WHALAN, PDG de PEG Africa, dans une interview accordée à CNN.
Actuellement testé au Ghana, en Côte d'Ivoire et au Sénégal, une fois le projet pilote achevé au milieu de l'année, Hugh WHALAN espère utiliser la même infrastructure de financement et de distribution pour déployer des réfrigérateurs et des congélateurs solaires dans les dispensaires et les points de vaccination. Il a d'ores et déjà reçu la certification de performance, qualité et sécurité (PQS) de l'Organisation Mondiale de la Santé.
Preuve, s'il fallait encore le démontrer, que l’Afrique fait preuve d'innovation et multiplie les initiatives pour trouver des réponses locales aux défis que pose la pandémie de Covid-19.