Stéphan-Éloïse GRAS, vous venez d'achever une mission au Rwanda. Quel était votre objectif ?
Stéphan-Éloïse GRAS : Je suis venue rencontrer et travailler avec Aphrodice MUTANGANA qui vient de rejoindre l'équipe de Digital Africa. Il a la charge de développer toutes les opérations de Digital Africa, à travers le continent. Comme nous allons avoir de nombreux programmes en 2021 avec des partenaires locaux, il s'agissait de rencontrer d'éventuels partenaires, de discuter et réfléchir avec eux sur l'implantation de Digital Africa en Afrique. Je souligne au passage que j'étais, avant le Rwanda, en Afrique du Sud, pour la conférence AfricArena dont Digital Africa était partenaire, où là aussi j'ai rencontré de futurs partenaires. Il était important pour moi de venir au Rwanda, après l'Afrique du Sud, pour observer et nous rapprocher de l'Afrique centrale. Tout ce que le Rwanda a entrepris et prévoit en terme de renforcement de la résilience de l'écosystème tech est très proche de la philosophie de Digital Africa.
La cible était donc d'éventuels partenaires locaux. Qui avez-vous rencontré et quels partenariats ont été noués ?
Stéphan-Éloïse GRAS : Il y a d'abord eu des rencontres avec des partenaires déjà établis, et avec qui il fallait préciser plus avant le contenu de notre feuille de route. Ensuite nous voulons développer des actions ciblées autour de l'entrepreneuriat numérique avec les partenaires de l'Agence Française de Développement, principal bailleur de Digital Africa aujourd'hui et qui participent déjà à cet écosystème. Nous avons abordé avec eux les manières d'adapter, de pousser ces partenariats, sur des sujets plus étroitement liés au financement de l'entrepreneuriat numérique. Nous avons eu également des échanges officiels avec Paula INGABIRE, ministre de l'Information et des communications, et la ministre de la Jeunesse, Rosemary MBABAZI. Nous voulons que l'action de Digital Africa réponde aux besoins locaux, et pour cela nous devons être ancrés localement. Être proches des réalités et des besoins de chaque pays, de chaque écosystème. C'est quelque chose de fondamental pour nous. Sur le Rwanda, plus spécifiquement, nous pensons qu’il y a un vrai enjeu autour du développement de l'écosystème Fintech, et notamment avec le Kigali Finance Center, avec lequel nous allons initier un partenariat, pour être le plus rapidement possible au service des entrepreneurs et contribuer à faire du Rwanda un hub régional de la Fintech. À ce titre, Aphrodice nous aidera à développer les politiques facilement adaptables à d'autres pays. Un dernier point, l'infrastructure éducative, très développée au Rwanda, avec des universités étrangères, des structures de formations de pointe… Cela correspond aussi à la vision de Digital Africa. Notre mission est de renforcer la capacité des entrepreneurs. Par exemple, nous nous sommes rendus à l'African Institute for Mathematical Sciences qui propose des formations d'excellence en matière d'ingénierie, de data science, des sujets très importants, en lien avec les programmes de bourse que nous allons lancer dès 2021. Nous voulons faire de l'excellence mais aussi permettre à un maximum d'entrepreneurs du numérique d'accéder à nos programmes de renforcement des compétences.
Aphrodice MUTANGANA : On travaille avec un écosystème qui existe, il ne s'agit pas de remplacer quelque chose, il n'y a pas de compétition. On vient accompagner et renforcer l'écosystème, agréger les forces pour que l'on puisse mieux avancer ensemble.
Justement, pourquoi le choix de la nomination d'Aphrodice MUTANGANA ?
L'Afrique est la lumière qui éclaire le monde à travers ses talents numériques.
Stéphan-Éloïse GRAS : Aphrodice incarne mieux que quiconque Digital Africa. Pour nous, c'est un vrai plaisir et une chance de pouvoir aborder la feuille de route et les opérations avec lui. Un entrepreneur reconnu, qui a mis en place des innovations au service de l'économie réelle, aussi bien en tant qu'entrepreneur, qu'au service des autres avec kLab. Sur un plan plus personnel, Aphrodice et moi partageons la même conviction : l'Afrique est la lumière qui éclaire le monde à travers ses talents numériques. Mettre en place ces nouvelles plateformes de formation d'entrepreneurs est un enjeu très important pour nous. C'est une très belle rencontre.
Aphrodice, pourquoi avoir accepté cette mission et comment l'abordez-vous ?
Aphrodice MUTANGANA : Pour contribuer au développement du secteur, trouver des solutions et préparer le futur de notre jeunesse. On va travailler avec les structures qui existent et les soutenir. Nous pouvons en être les avocats et créer des partenariats gagnants-gagnants. Le continent appartient aux jeunes. C'est pourquoi j'ai accepté ce poste. Je suis dans l'action. Avec Digital Africa on va pouvoir raconter des histoires concrètes qui changent les vies.
Je suis dans l'action. Avec Digital Africa on va pouvoir raconter des histoires concrètes qui changent les vies.
Stéphan-Éloïse GRAS : Avec Aphrodice on partage également une éthique de l'action, l'idée de faire des choses concrètes, avec une vision assez élargie. C'est pourquoi je suis ravie qu'il soit sur ce poste, à la direction des opérations. Aphrodice est un solution maker. Il va pouvoir travailler sur des objectifs avec des étapes très concrètes, animer des équipes, ce qui est la clé du succès, avec les bons outils.
Ce recrutement, l'ouverture d'un bureau à Kigali, cela confirme l'amorçage du déploiement continental de Digital Africa ?
Stéphan-Éloïse GRAS : Complètement. Notre première étape sera de nous déployer sur le continent à travers des partenariats.
Aphrodice MUTANGANA : Nous allons développer un réseau de connecteurs qui seront chargés de promouvoir les programmes que nous allons mettre en place. Ils seront dans chaque pays ce qui nous permettra d'aller à la rencontre des entrepreneurs, de comprendre leurs besoins, de personnaliser les solutions et de les supporter.
La prochaine étape ?
Stéphan-Éloïse GRAS : Nous annoncerons un livre blanc dans quelques semaines qui va permettre, de manière très transparente, de préparer nos actions avec le vice-président Kizito OKECHUKWU. Pour résumer : Voilà les objectifs que Digital Africa veut se donner. Est-ce que cela vous intéresse ? Allons-y ensemble ! Digital Africa rappelle que c'est le numérique qui est le vecteur de la transformation mondiale et cela implique un certain modèle d'ordre financier pour l'entrepreneur et tout le tissu. Ensuite, l'innovation numérique se joue également à travers la science, il s'agit donc de faciliter le partage de connaissances. L'open data est au cœur de cette nouvelle proposition de valeur. Le troisième aspect, est de connecter tous les points : le plaidoyer, la règlementation, la régulation autour de l'accès aux données, la souveraineté des données. L'entrepreneur peut voir Digital Africa comme une base de données pour accéder à des ressources, aux marchés, aux financements, etc. Le tout avec transparence, une approche collaborative, et beaucoup d’énergie !
Aphrodice MUTANGANA : Digital Africa vient pour mettre en place le nouveau schéma tech entrepreneurship sur le continent. Autrement dit, mettre en place des données qui vont permettre aux entrepreneurs de se développer.