La crise sanitaire de la Covid-19 s'éternise, et les start-ups africaines pourraient finir par manquer d'investissements pour développer leurs activités. Une problématique dont ont décidé de se saisir Digital Africa et Bpifrance en lançant Africa Next, une communauté d'acteurs financiers venus d'Afrique et d'Europe engagés pour co-investir dans des entreprises innovantes et en croissance.
Nous avons donc dû trouver une manière de retrouver de la qualité et cette communauté est là pour cela.
À travers cette communauté, des investisseurs et des accélérateurs échangent avec de jeunes pousses du continent africain, afin d'accélérer leurs levées de fonds, élargir les possibilités de co-investissements ou encore partager leur expérience d'investisseurs sur d’autres marchés. « Je pense que nous avions besoin de nouvelles méthodes pour garder des supports d'investissements vers l'Afrique, explique Khaled BEN JILANI, associé à AfricInvest et cofondateur d'Africa Next. En général nous avons pour cela les nombreuses conférences et événements qui se déroulent un peu partout dans le monde. Mais tout a été annulé. Et les transformer en des événements en ligne semble simple, mais cela s'avère très compliqué d'offrir une certaine qualité lors d'un évènement digital. Nous avons donc dû trouver une manière de retrouver de la qualité et cette communauté est là pour cela. »
E-commerce, logistique, boissons naturelles, toute l'inventivité africaine au rendez-vous
Le 3 novembre dernier avait lieu l'un des e-pitch d'Africa Next. Le principe : plusieurs start-ups, proposées par des membres de la communauté, présentent leur solution à des investisseurs internationaux. Organisées plusieurs fois par an, ces sessions ont des modalités qui évoluent selon les besoins identifiés par la communauté. Elles sont actuellement destinées à des sociétés à fort potentiel de développement sur plusieurs pays du continent africain et à l'international, avec une levée de fonds en cours comprise entre 1 et 10 millions d'euros. Ces critères s'expliquent notamment par la volonté de Digital Africa, co-fondateur d'Africa Next, de mettre l'accent sur les projets les plus prometteurs ayant besoin de réussir leur passage à l'échelle.
Au programme ce jour-là, sept start-ups toutes déjà implantées depuis plusieurs années et à la recherche de financements pour grandir. D'abord Lynk, une société basée à Nairobi et qui propose de mettre en relation des professionnels et des particuliers ou des entreprises.
C'était ensuite au tour d'AIFluence, une entreprise utilisant l'intelligence artificielle afin de développer des solutions et des stratégies de marketing basées sur les influenceurs, de présenter son projet. La compagnie égyptienne Brimore, spécialisée dans le commerce social avait elle aussi son réseau d'influenceurs mais se portait plus sur l'e-commerce et la distribution.
Et l'e-commerce est toujours en vogue en Afrique, puisque la plateforme tunisienne spécialisée dans les vêtements, Dabchy, était, elle aussi, à la recherche d'investisseurs. Tout comme la société Brantu, qui elle, s'occupe du marché du prêt-à-porter égyptien. Une preuve de plus de la prolifération des sociétés de e-commerce, aux particularités cependant bien marquées. Une autre start-up Kenyane, Amitruck était également présentée. Elle s'intéresse aux problématiques de coûts et de sécurité de la logistique par camion au Kenya.
Enfin, la start-up Pura, qui réalise des boissons saines à partir de produits naturels a rappelé que, même en cette période, il n'y avait pas que les innovations technologiques et le digital au cœur de l'inventivité africaine.
De quoi donner du lien et des idées à toute cette jeune communauté. Le rendez-vous est donné pour une prochaine session début 2021.