Si la 3G reste la technologie la plus dominante dans la région, l’adoption de la 4G s’est accélérée, en partie sous l’effet de la demande croissante de vitesses plus rapides chez les jeunes consommateurs. Au cours des cinq prochaines années, l'adoption de la 4G dans la région fera plus que doubler pour atteindre 45 %.
La dynamique de la 5G s’accroît également, même si le déploiement de la 5G se concentre initialement sur les zones urbaines et les sites industriels, où les besoins en technologie sont plus importants. En 2030, la 5G devrait apporter 11 milliards de dollars à l’économie de l’Afrique subsaharienne, soit plus de 6 % de l’impact économique global de la téléphonie mobile.
“La 5G devrait rapporter 11 milliards de dollars à l'économie de l'Afrique subsaharienne en 2030, soit plus de 6 % des retombées économiques globales de la téléphonie mobile”
Outre la dynamique croissante de la 5G, d’autres tendances clés qui façonnent l’écosystème mobile incluent l’intelligence artificielle et la possibilité pour elle de piloter la croissance ; améliorer l'accès aux smartphones ; une évolution vers les principes de l’économie circulaire à la lumière des préoccupations climatiques croissantes ; et l’essor de la fintech qui stimule la collaboration et l’innovation dans la région.
La connectivité mobile continue de stimuler la transformation numérique et le développement socio-économique de l’Afrique subsaharienne. Ce constat fait ressortir la nécessité de poursuivre les efforts en vue d’éliminer les obstacles qui continuent d’entraver l'adoption de l'internet mobile dans la région, notamment le coût des téléphones, les préoccupations relatives à la sécurité en ligne et le manque de compétences numériques. De leur côté, les pouvoirs publics et les entreprises ont la possibilité de mettre à profit le développement des réseaux 4G et 5G, ainsi que d’autres technologies émergentes comme l'IA et l'internet des objets (ou IoT, pour Internet of Things en anglais), pour améliorer la productivité et l'efficacité des services offerts. L'adoption de la 4G s'est accélérée ces dernières années, en raison notamment de la demande croissante de vitesses plus rapides de la part des jeunes consommateurs. Au cours des cinq prochaines années, l'adoption de la 4G devrait plus que doubler en Afrique subsaharienne pour atteindre 45 %. La 5G se développe également, bien que son déploiement se concentre en priorité sur les zones urbaines et industrielles, où le besoin est le plus important. La 5G devrait rapporter 11 milliards de dollars à l'économie de l'Afrique subsaharienne en 2030, soit plus de 6 % des retombées économiques globales de la téléphonie mobile.
Les grandes tendances de l'écosystème de la téléphonie mobile
Le développement de la 5G s’accélère
En 2022, les activités liées à la 5G se sont multipliées en Afrique subsaharienne, avec notamment le lancement commercial de cette technologie dans 15 pays et un nombre croissant d'attributions de fréquences. La 3G est actuellement la technologie dominante dans la région, représentant 55 % du nombre total de connexions en 2022, alors que la 4G domine déjà dans d'autres régions du monde, ce qui veut dire que les réseaux et les clients ont besoin d’être prêts pour la transition. L'approche de la 5G dans la région devra tenir compte des conditions actuelles de connectivité et des caractéristiques spécifiques du marché qui pourraient affecter le déploiement et l'adoption de la technologie. Les acteurs régionaux de l'écosystème des réseaux 5G doivent également trouver des moyens de proposer des réseaux 5G rentables et efficaces, en trouvant un point d’équilibre entre l'investissement et la création de valeur.
Stimuler la croissance avec l'IA
L'émergence de nouveaux outils et de nouveaux cas d'utilisation reposant sur l’IA accélère la mise en œuvre de cette nouvelle technologie dans les différentes filières et activités des entreprises. La plupart des progrès dans ces domaines se produisent sur les marchés développés, mais l’IA peut être utilisée dans tous les scénari qui génèrent un volume de données suffisant pour en tirer des conclusions. Plusieurs acteurs du secteur ont ainsi déjà commencé à prendre des mesures pour exploiter l'IA dans différents cas client en Afrique subsaharienne. Cette technologie présente des avantages potentiels considérables pour la région, car elle pourrait permettre de compenser le manque de ressources et d’infrastructures pour de nombreux services qui contribuent à améliorer les conditions de vie, comme les soins de santé ou l’enseignement. Les opérateurs de téléphonie mobile de la région utilisent l'IA à différents niveaux, qu'il s'agisse d'améliorer le fonctionnement des réseaux et les services à la clientèle ou de réaliser des économies et des gains de productivité.
Les risques liés au climat favorisent les principes de l'économie circulaire
Face aux inquiétudes croissantes concernant la production de déchets électroniques et la surexploitation des ressources naturelles, la notion de circularité est devenue une priorité pour les responsables politiques et les acteurs du secteur. Bien que la durée de vie technique d'un téléphone portable se situe aujourd’hui entre quatre et sept ans, la durée moyenne d'utilisation de ces appareils n'est que d'environ trois ans. Les gouvernements et les acteurs du secteur ont un rôle à jouer pour motiver les consommateurs, en mettant par exemple en place de nouveaux canaux et de nouveaux fournisseurs pour collecter, remettre en état et revendre les téléphones, ou en lançant des campagnes de sensibilisation à la durabilité. Certains opérateurs en Afrique subsaharienne sont déjà en train de prendre une longueur d’avance dans ce domaine, avec des initiatives qui visent à promouvoir la circularité des téléphones portables et d’autres appareils numériques.
Améliorer l'accès aux smartphones
Le prix des smartphones est un obstacle majeur à l'utilisation de l'internet mobile. Ces dernières années, le prix de vente moyen de ces appareils a considérablement baissé en Afrique, avec un afflux d'appareils proposés à moins de 100 dollars, mais ce coût reste inabordable pour beaucoup de consommateurs de la région. Pour les fabricants, le défi consiste à produire des appareils à des prix suffisamment bas pour s'aligner sur le niveau des revenus locaux et leur permettre de gagner des parts de marché. Pour réduire cet obstacle du coût, les opérateurs mettent en place différentes initiatives, notamment des plans de financement des appareils, des formules de paiement échelonné et des smartphones accessibles dans le cadre de partenariats avec les fabricants.
La collaboration et l'innovation se développent dans la fintech
La fintech occupe une place de plus en plus importante en Afrique subsaharienne, poussée par la nécessité d'améliorer l'inclusion financière et numérique dans la région. Le secteur a connu une augmentation des partenariats et de l'innovation, ce qui a entraîné une diversification des produits offerts, notamment sur le segment des paiements. Les opérateurs se sont associés à différents acteurs de l'écosystème pour développer des produits et proposer des options telles que l'achat à paiement différé (ou BNPL pour buy now, pay later en anglais). En parallèle, ce secteur en pleine croissance continue d'attirer les investisseurs, ce qui permet d'améliorer l'accès à différents produits financiers destinés aux particuliers et aux petites entreprises, comme le microcrédit ou les paiements B2B.
Politiques pour un développement sûr et inclusif
Alors que les cyberattaques ne cessent de prendre de l'ampleur, les gouvernements sont de plus en plus contraints de protéger leurs citoyens et leurs infrastructures en imposant un cadre au secteur de la téléphonie mobile. L'évolution technologique rapide de l'Afrique subsaharienne en fait une cible attrayante pour la fraude et les cyberattaques. Il est indispensable de comprendre, de cartographier et d'atténuer ces menaces existantes et potentielles de manière objective, rapide et efficace. Certains pays, dont l'Eswatini, le Ghana et le Nigeria, ont déjà mis en place un cadre législatif complet en matière de cybersécurité. Les politiques législatives visant à promouvoir la cybersécurité des infrastructures critiques et des chaînes d'approvisionnement sont ainsi appelées à se multiplier. Parallèlement, la Conférence Mondiale des Radiocommunications 2023 (CMR-23) de l'Union Internationale des Télécommunications (UIT) se déroulera du 20 novembre au 15 décembre 2023 à Dubaï. Organisée sous les auspices de l'UIT, cette conférence est l'occasion de renforcer l'égalité numérique, de promouvoir l'harmonisation et de fournir une feuille de route claire pour répondre aux besoins futurs en matière de capacité du spectre. L'avenir du spectre en bande basse et en bande moyenne est à l'ordre du jour de la CMR-23. En ce qui concerne les bandes moyennes, la CMR-23 offre la possibilité d'étendre l'harmonisation des bandes 3,3-3,8 GHz, 4,80-4,99 GHz et 6 GHz. En raison de l’importance de la population rurale et de l'étendue du territoire africain, l’utilisation des bandes basses représente un aspect essentiel de l'avenir numérique de la région pour garantir que tous les consommateurs puissent profiter des avantages de la 5G.