En septembre, l’Éthiopie signait avec une société indienne Madras Security Printing pour l'impression d'un million de cartes d'identité numérique pour une valeur de 300 000 dollars. Dans la même lancée, le pays a signé une autre convention pour faire de l’identification numérique le principal document d’identification des fonctionnaires, un document que les autorités comptent rendre obligatoire pour les opérations bancaires.
Mais le pays ne compte pas s’en arrêter là. Il vient de lancer un appel d’offres pour la fourniture de 6 000 kits d’enregistrement biométrique pour la mise en œuvre du programme national d’identification de l’Éthiopie (NIDP). Selon des études, la tendance est la même un peu partout en Afrique. L’on indique que le marché de la biométrie en Afrique et au Moyen-Orient devrait croître à un taux annuel de 21 %, et l'industrie mondiale de la biométrie devrait atteindre 82 milliards de dollars US d'ici 2027, selon le rapport "Biometrics - Global Market Trajectory & Analytics 2020" publié par le cabinet de recherche américain. Cependant, la question de la protection demeure cruciale d’autant plus que seuls 24 pays africains ont adopté des lois et des règlements pour protéger les données personnelles.
Vecteur de développement
Selon des experts, l’identité numérique est un outil qui peut permettre une meilleure maîtrise des données démographiques et bien d’autres. Elle permet également aux populations, selon Joseph Atick, président d’ID4Africa, le secteur qui bénéficie le plus de l’identité numérique est celui de l’inclusion financière. En ce sens qu’elle permet aux individus un accès à un compte bancaire. Ensuite, ajoute-t-il, la convergence entre les filets sociaux et l’identité numérique est essentielle pour établir le registre social de la population. Cependant, en Afrique, tous les pays n’ont pas le même niveau d’adoption de l’identité numérique. Le Nigeria, le Ghana, le Maroc, l’Algérie, la Tanzanie, le Rwanda, la Côte d’Ivoire, le Togo ou encore l’Éthiopie.
Au Sénégal, le ministère de l’Économie numérique et des Télécommunications du Sénégal a lancé le projet d’identité numérique nationale (INN). Dotée d’un budget de 3,2 milliards FCFA (5,1 millions $). À terme , il doit faciliter l’authentification des citoyens, améliorer la capacité des systèmes d’information de l’État et les échanges de données sur les personnes et les entreprises, afin de favoriser l’inclusion de tous les citoyens, réaliser les objectifs de développement durable, ainsi que la création de richesses.