Dans quelques jours (le 14 septembre 2023), le Sénégal disposera d’une stratégie nationale de développement de l’intelligence artificielle. Une première en Afrique, si l’on en croit Souleymane Astou Diagne. Le directeur de cabinet du ministre de la communication, des télécommunications et de l’économie numérique s’exprimait à l’occasion de la deuxième édition de la rentrée numérique autour du thème: « Les opportunités et menaces de l’Intelligence artificielle sur l’économie, les entreprises et les organisations : quelle attitude adopter ?».
Selon lui, cette décision s’explique par la volonté du gouvernement sénégalais de tirer le plein potentiel du numérique. « Le document a été élaboré dans une approche inclusive. Tous les acteurs ont été impliqués. Nous espérons qu’avec son lancement officiel, le Sénégal se dotera d’un cadre approprié pour l’essor de l’Ia », a-t-il indiqué.
Présente aujourd’hui dans quasiment tous les domaines de la vie humaine, l’intelligence artificielle est en train de chambouler plusieurs habitudes. Une dynamique qui n’est pas prête de s’estomper. C’est pourquoi Ibrahima Eddine Diagne, administrateur de Gaïndé 2000estime que les pouvoirs publics comme privés doivent prendre les dispositions pour ne pas être largués.
« Cette technologie qui prend forme va impacter nos organisations et nos économies. Il est important de prendre en compte les enjeux pour voir comment l’intégrer. Le plus grand risque c’est que la mutation est très rapide et elle n’est pas localisée dans un seul endroit », a-t-il dit d’emblée.
« Qu’on la prenne en compte ou pas, l’IA impactera forcément nos vies »
L'IA en Afrique : Key Concerns and Policy Considerations for the Future of the Continent, Africa Policy Institut
Poursuivant, il estime qu’il est plus qu’indispensable d’intégrer l’IA, parce que dit-il, « de toute façon, qu’on la prenne en compte ou pas, elle impactera forcément nos vies. Il faut mutualiser les moyens. Les initiatives existent chez nous, mais elles sont éparpillées. Nous avons des données, il faut maintenant faire la jonction entre les initiatives et les données. Parce qu’il y a une menace extérieure. Si nous ne faisons rien, nos organisations perdront en productivité et en efficacité. C’est le grand risque ».
Du côté des acteurs privés du numérique, le soulagement est le sentiment le mieux partagé du fait que les pouvoirs publics semblent avoir pris la pleine mesure des enjeux.
Réponse africaine
Antoine Ngom, Président de l’organisation des professionnels des Tic (Optic), appelle ainsi tout l’écosystème à s’approprier l’intelligence artificielle.
« La transition la plus importante de nos jours, c’est celle du numérique. Mais pour la reussir, il faut une réponse africaine. Il ne faut pas se dire qu’on est en retard sur les pays développés et ne pas s’intéresser à l’IA. Ce serait une grosse erreur. Elle peut même permettre de combler notre retard sur plusieurs domaines », a-t-il insisté. Pour plus d’efficacité, il plaide pour une réponse africaine, mais en ayant une maîtrise de l’espace numérique par la maîtrise des infrastructures, des données et des stratégies…Avec cette stratégie nationale, les acteurs du secteur privé sont aux anges, eux qui avaient fait de ce document une surprioté, eu égard aux enjeux du moment.