La palette est large pour la Corée du Sud dans le domaine de la technologie. LG Electronics, Hyundai, Samsung… sont des entreprises sud-coréennes leaders mondiales et à la pointe de l’innovation. De l’autre côté, Hyundai qui s’intéresse au métaverse, en s’associant avec l’entreprise Unity et en construisant une première « méta-usine ». Samsung, véritable vitrine de l’innovation made in Korea avec la Samsung Digital City ou Samsung City, littéralement « Ville numérique Samsung », un campus situé à Suwon qui abrite l'un des sièges Samsung Electronics ainsi que des usines et bureaux de recherche du Groupe Samsung ont fini d’en faire la capitale de l’innovation.
Et autour de ces leaders mondiaux déjà connus, gravitent des centaines de startups, parmi lesquelles des licornes, destinées à accompagner les ambitions coréennes en matière de technologie. L’objectif : Positionner le pays comme un hub technologique mondial.
“Envisager de futurs partenariats avec les institutions et entreprises coréennes”
Invitée d’honneur de la dernière édition de Vivatech qui s’est tenue en juin dernier, à Paris, la Corée du Sud se veut aujourd’hui, une figure de proue de la technologie mondiale. Une ambition clairement affichée par Lee Young, ministre des PME et des startups de la Corée du Sud, à la tête d’une délégation forte de 40 startups, de KT, l’Institut coréen de développement des startups et de l’entrepreneuriat, l’Institut coréen de promotion du design ou encore le Centre pour l’économie créative et l’innovation. Il s’agit pour la Corée du Sud, « d’inviter les délégations participantes à Vivatech à envisager de futurs partenariats avec les institutions et entreprises coréennes, y compris avec l’Afrique ».
« Le ministère des PME et des startups de la République de Corée et l'Institut coréen de développement des startups et de l'entrepreneuriat mettent en œuvre toute une série de programmes pour soutenir les startups et les PME en Corée, indique Park Jong Hyuk, directeur de KISED (Korea Institute of Startup & Entrepreneurship Development). Ce soutien comprend non seulement des subventions gouvernementales, mais aussi des infrastructures telles que des espaces de bureaux pour les startups. Nous leur apportons également un soutien indirect. »
Par ailleurs, la Corée du Sud a créé un fonds destiné à fournir des capitaux à risque au secteur privé. « Ces capitaux à risque, d’après Park Jong Hyuk, ont été en mesure de fournir des fonds aux startups. Par ailleurs, le soutien apporté par le gouvernement aux startups a été la recette de notre succès ». Ce qui, à ses yeux, a fait du pays un hub technologique en quelques années.
D’ailleurs, récemment, le gouvernement coréen s'est fortement intéressé aux secteurs de la deep tech, notamment l'IA et les services de réseaux de données. Ainsi, pour soutenir les startups dans ces secteurs, il coopère étroitement avec des entreprises mondiales telles que Google. « Nous nous sommes également associés à des accélérateurs mondiaux pour apporter un soutien aux startups coréennes, afin qu'elles puissent aller à l’international et s’étendre au niveau mondial », a-t-il indiqué. Le but reste clair : accompagner les startups coréennes afin qu’elles exportent le savoir-faire made in Korea. En Afrique entre autres.
« Nous mettrons en œuvre un programme de démarrage pour aider et soutenir les startups coréennes à se développer à l'international, en particulier dans les pays africains »
« Jusqu'à présent, nous n’avons eu que quelques coopérations avec des pays africains. La plupart de nos partenaires sont des pays européens, des pays d'Amérique du Nord et des pays d'Asie du Sud-Est. Mais à partir de 2024, avec le ministère des affaires étrangères et sa fondation affiliée Korea Africa Foundation, nous mettrons en œuvre un programme pour aider et soutenir les startups coréennes à se développer à l'international, en particulier dans les pays africains. Parallèlement, nous envisageons de travailler avec des conglomérats africains qui sont des entreprises à grande échelle en Afrique pour aider les startups coréennes à faire des affaires dans les pays africains »,souligne Park Jong Hyuk.
Des initiatives sont déjà à l'œuvre sur le continent. Parmi lesquelles la création de l’Institut supérieur des sciences et des technologies du Kenya (KAIST). Installée sur le site de Konza Technopolis, vitrine de la smart city kényane. Dédiée au savoir technologique, Konza City a été conçue sur le modèle de l’Institut coréen des sciences et technologies avancées. « Il a bénéficié d’une collaboration avec l’Institut supérieur des sciences et technologies de Corée », souligne Joséphine Ndambuki, directrice de Konza Technopolis. Selon elle, le Kenya a déjà des percées importantes dans le domaine de la technologie, avec des innovations telles que M-pesa, qui ont réellement propulsé la position du pays dans l’espace mondial de l’innovation. « Mais, en réalisant que le monde est en train de passer à une économie de la connaissance, nous avons compris qu’il était nécessaire d’investir dans le développement d’une ville intelligente qui deviendra le cœur de l’Afrique de l’Est et peut-être de la région africaine en matière de développement et d’avancées technologiques. C’est le principe de Konza. Notre vision est de développer un technopôle aux normes mondiales et un centre d’innovation », a-t-elle expliqué.
Miser sur la formation Un écosystème dédié qui doit accueillir des leaders mondiaux du secteur, afin de hisser le secteur technologique local aux standards internationaux, voilà le défi que s’est fixé le Kénya. Pour y arriver, une place de choix est réservée à la formation. Le cœur de ce projet est donc l’économie de la connaissance et l’innovation, précise Joséphine. Un des projets au cœur de Konza Technopolis, c’est l’Institut supérieur des sciences et des technologies du Kenya (KAIST) mis en place en partenariat avec les Coréens. Elle a été conçue sur le modèle de l’Institut coréen des sciences et technologies avancées. Ce qui en fait, toujours selon Joséphine, « leur centre de connaissances, avec des installations de recherche, ainsi que des professionnels très expérimentés qui viennent de la faculté et qui, idéalement, seraient en mesure d’attirer ses étudiants du Kenya et même au-delà du pays pour une recherche vraiment ciblée, adaptée à notre environnement avec une intention de la commercialiser en déployant de nouvelles solutions à partir de Konza ». En effet, explique-t-elle, l’Institut coréen des sciences et technologies avancées a joué un rôle important dans la commercialisation de l’innovation et de la recherche en Corée. Et des marques telles que Samsung en sont issues. « Nous sommes donc très heureux de travailler en étroite collaboration avec cette université, qui est la sœur de notre université kényane, le KAIST », a-t-elle conclu.