Démarrage en fanfare pour le Fonds algérien de financement des start-ups (Algerian Startup Fund/ASF). Depuis sa mise en place en janvier 2021, cette société publique de capital-risque a accordé des financements d’un montant global de 510 millions de dinars algériens (3,2 millions d’euros) à 390 start-ups, selon un bilan dévoilé lors de la 2ème édition de la Conférence nationale des start-ups « Algeria Disrupt 2022 » tenue le 5 mars.
Les start-ups financées par le fonds opèrent dans 18 secteurs d’activité, dont les services, les technologies d’information et de communication, la santé, les transports, le tourisme, la biotechnologie et les services financiers.
Des prises de participation pour une durée limitée
Les financements accordés par le fonds reposent sur le mécanisme de prises de participations dans le capital des start-ups pour une durée limitée, afin d’« inscrire les jeunes pousses dans une trajectoire de croissance pérenne ou de les aider à exporter leurs produits et services ». Doté d’un capital de 1,2 milliard de dinars algériens (7,6 millions d’euros) et détenu à parts égales par six banques publiques, dont la Banque de l’agriculture et du développement rural (BADR), le Crédit populaire d’Algérie (CPA) et la Banque extérieure d'Algérie (BEA), le Fonds algérien de financement des start-ups dispose de représentations dans 16 wilayas (préfectures).
Il ne finance que les entreprises innovantes disposant du label start-up.
Selon les données du ministère de l’Economie de la connaissance et des start-ups, 751 entreprises ont été déjà labellisées start-ups sur un total de 3516 demandes parvenues à un comité ad hoc mis sur pied fin 2020.
Avantages fiscaux et financements privés
Avantages fiscaux et financements privésLe label start-up permet notamment aux entreprises de bénéficier de plusieurs avantages fiscaux et parafiscaux comme l’exonération de la taxe sur l’activité professionnelle (TAP), de l’impôt sur les bénéfices des sociétés et de la TVA sur les achats destinés à l’investissement. Outre les financements de l’ASF, les entreprises détentrices du label start-up ont la possibilité de bénéficier d’assiettes foncières et de lever des fonds auprès des investisseurs privés locaux et étrangers.
« L’environnement des start-ups a connu une amélioration notable, tant au niveau des cadres juridiques et réglementaires qu'au niveau des mécanismes d'appui et de financement »
Pour bénéficier du label start-up, l’entreprise doit être créée depuis huit ans au maximum. Son business model doit s’appuyer sur un concept innovant, son chiffre d’affaires annuel ne peut dépasser le montant fixé par le comité national de labellisation et son capital social doit être détenu à au moins 50% par des personnes physiques, des fonds d’investissement agréés ou par d’autres sociétés disposant du label start-up. La société ne doit pas par ailleurs employer plus de 250 personnes.
Améliorer le dispositif d’accompagnement
Lors de la Conférence nationale « Algeria Disrupt 2022 », le ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de l'Economie de la connaissance et des start-ups, Yacine El Mahdi Walid, a annoncé de nouvelles mesures destinées à améliorer le dispositif d’accompagnement des jeunes pousses. Il s’agit notamment de la prise en charge par l’État des frais inhérents aux brevets d’invention et à la propriété intellectuelle, de la mise en place d’un système destiné à l'évaluation et à l'amélioration de la performance de 38 incubateurs de start-ups et du lancement d’un « laboratoire des technologies financières » destiné à dynamiser le paiement en ligne, en coopération avec l'autorité de régulation du marché financier, les compagnies d'assurances et les banques.
Le ministre a également annoncé le lancement de l'application « MY STARTUP », qui permettra aux entrepreneurs de contacter directement le département de tutelle pour soulever leurs préoccupations, en plus de la gestion des procédures administratives et de la présentation des opportunités offertes aux porteurs de projet innovants (financements, conférences internationales, salons, partenariats etc.).
« L’environnement des start-ups a connu une amélioration notable, tant au niveau des cadres juridiques et réglementaires qu'au niveau des mécanismes d'appui et de financement mis en place par l'Etat », s’est-il félicité.