La dématérialisation des procédures administratives est un instrument au cœur de la réforme de l’Etat au Burkina Faso. L’idée : saisir le potentiel du numérique pour moderniser l’administration et faciliter l’accès à des services publics de qualité pour les populations.
C’est dans ce cadre que la plateforme « eContravention » a été lancée le 11 juillet dernier à Ouagadougou. Selon le Commissaire principal de police, Mohamed Bahikoro, directeur des services d'information par intérim, la plateforme vise deux objectifs à savoir « simplifier la procédure de paiement des contraventions, d’éviter d'immobiliser les engins et les usagers durant un long moment et également de permettre aux usagers de pouvoir payer les contraventions sur place » et réduire considérablement la corruption sur la voie publique.
Les smartphones utilisés pour le « e-Contravention » sont made in Burkina Faso
La plateforme comprend deux grandes fonctionnalités. La première sera essentiellement utilisée par les administrateurs et les régisseurs qui seront chargés de faire les paramétrages des différentes contraventions, des différents services, des grades des agents qui seront sur le terrain. La deuxième, concerne la partie mobile pour l'enregistrement et le paiement des contraventions. L'agent sur le terrain, disposera, via son smartphone, de l’application « eContravention ». Lorsqu’un usager commet une contravention, l'agent va procéder premièrement à l'enregistrement de cette contravention via la plateforme. Dès lors, un message est automatiquement envoyé sur le numéro du contrevenant avec tous les détails pour permettre à ce dernier de payer la contravention. Le message précise le montant, le code et la syntaxe pour payer la contravention. A noter que, si l’on en croit le Commissaire principal de police, Mohamed Bahikoro, les téléphones smartphones utilisés pour l’« eContravention » ont été fabriqués au Burkina Faso et ont de ce fait été conçus spécialement pour l'application.
Plusieurs procédures en cours de dématérialisation
Avec le lancement officiel, la plateforme est en phase pilote dans les deux grandes villes du pays que sont Ouagadougou, la capitale politique et Bobo-Dioulasso, la capitale économique. L’extension de la plateforme dans les autres villes du pays sera progressive, selon le directeur des services d'information par intérim, Mohamed Bahikoro. Il souligne également que la phase pilote va concerner la police et la gendarmerie nationales et dans un futur très proche, la police municipale et les autres forces.
Au ministère de l’Administration territoriale, de la décentralisation et de la sécurité, en dehors de la plateforme « eContravention », d'autres procédures sont en cours de dématérialisation notamment les demandes des actes d'état civil. Du côté de la police nationale, les demandes de Carte nationale d’identité burkinabè (CNIB) et des passeports. Dans la même logique, le ministère de l’Economie, des Finances et de la Prospective a lancé l'E-Bulletin, la plateforme d’accès aux bulletins de paie des agents publics de l’Etat. La digitalisation de ses services permettra aux populations de pouvoir faire leurs demandes en ligne et de simplifier la procédure également à ces niveaux.