Rappelez-nous le concept des Orange Digital Center (ODC) ?
Les ODC ont été créés pour proposer, gratuitement, aux jeunes et aux femmes un accès à des ressources, des infrastructures, des équipements, un réseau, mais aussi du soutien et potentiellement de l’investissement. Concrètement, les ODC sont un lieu de ressources pour les porteurs de projets, peu importe le niveau de développement de leur projet. Cela à travers les 4 espaces qui composent ces ODC.
Le premier, une école du code qui dispense des formations aux métiers du numérique. On y travaille sur des compétences techniques, mais aussi sur des soft skills tels que la communication, apprendre à gérer son stress… des compétences de vie.
On a également un FabLab Solidaire, un espace de fabrication numérique où l’on peut fabriquer ce que l’on souhaite : un prototype, un objet, une œuvre d’art… Les FabLab s’inscrivent dans le réseau de la Fondation Orange.
De même que pour les Orange Fab, qui s’inscrivent également dans un réseau international, dont la spécificité est de proposer aux startups de les accompagner dans leur développement commercial via des partenariats avec le Groupe Orange.
Dernier espace, le Fonds Orange Venture Africa, doté de 50 millions d’euros et qui a vocation à investir dans les startups qui ont une dimension technologique très avancée.
Quelle est la particularité de ce troisième ODC implanté en Éthiopie comparé à ceux de Dakar et de Tunis ?
Les ODC, qui appartiennent au même réseau, ont un objectif commun, à savoir promouvoir l’employabilité des jeunes, soutenir l’inclusion numérique et favoriser l’innovation technologique. Ceci dit, on peut avoir des approches différentes, il est même plus intéressant de le faire, dans la mesure où le marché de l’emploi diffère d’un pays à l’autre. C’est un concept global, mais avec des approches et des activités qui peuvent varier selon les pays. Autrement dit, chaque ODC a sa propre spécificité.
Une des spécificités de l’ODC d’Éthiopie, c’est son implantation au sein de l’ICT Park qui est un parc technologique situé à Addis-Abeba et qui a vocation à accueillir des offices gouvernementaux et des entreprises qui se concentrent sur la tech, entre autres. Nous sommes donc au cœur de l’écosystème aux côtés de personnes avec lesquelles nous pouvons collaborer à un moment ou à un autre.
Pourquoi l'Éthiopie ? Ce n’est pas un pays traditionnel pour le groupe Orange. Un marché très convoité, en pleine libéralisation, une terre anglophone…
La réponse est assez simple. Nous avons un partenariat avec la GIZ [NDLR : Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit, l'agence de coopération internationale allemande pour le développement], concernant le développement des ODC dans 14 pays en Afrique et au Moyen-Orient. La GIZ, qui est très présente en Éthiopie, avec près de 1 000 employés, nous a invité à investir ici où Orange, comme vous l’avez souligné, n’est pas traditionnellement présent, en vue de relever les challenges de l’écosystème éthiopien. Un challenge que nous avons accepté avec plaisir.
L’Éthiopie affiche en effet un écosystème numérique en plein développement, avec beaucoup de choses qui sont faites, mais également des personnes et des organisations qui ont besoin d’être soutenues.
Statistiquement, rejoindre l’Éthiopie, c’est avoir la possibilité d’impacter tout le continent. En effet, en Afrique, 20 millions de jeunes entrent annuellement sur le marché de l’emploi, selon la Banque mondiale. En Éthiopie, ce sont 2 millions par an, dont la moitié uniquement décroche un emploi. Dans un pays avec une population jeune, + de 70% de la population, ces jeunes, pourtant qualifiés, ont du mal à trouver des emplois à forte valeur ajoutée. Or, répondre à cette problématique en Éthiopie, c’est résoudre 10% des défis du continent et contribuer à la création d’emploi, mais aussi de valeur sociale.
Les ressources les plus demandées sur le continent sont la formation, l’accompagnement et le financement.
Aujourd’hui, nous sommes à un moment très important dans l’histoire de l’écosystème tech éthiopien. Beaucoup de mesures ont été prises par le gouvernement pour développer cet écosystème, à travers notamment la stratégie « 2222 » - pour 22 000 emplois dans la tech, 2 milliards de Dollars de PIB lié à la tech, et 2 000 startups technologiques créées. L’un des documents stratégiques qui met l’accent sur l’importance des technologies au niveau de la stratégie globale gouvernementale.
L’écosystème technologique éthiopien est en effet en cours de construction. Il y a dix ans, on avait un taux de pénétration Internet inférieur à 1%, nous étions au tout début du digital dans le pays. Aujourd’hui, des incubateurs se développent, de très beaux exemples de startup, et surtout un grand nombre de jeunes qui ont besoin d’être formés, d’avoir accès à des ressources et d’être accompagnés. L’une des ressources les plus demandées sur le continent sont la formation, l’accompagnement et le financement.
Nous, dans notre ODC, on propose tout cela à la fois. Et gratuitement, puisqu’il s’agit d’un projet RSE. On vient ainsi rejoindre les acteurs de cet écosystème pour faire en sorte que les startups, les porteurs de projets puissent avoir accès à ces ressources.