La Tunisie franchit une étape majeure dans sa modernisation administrative avec l'adoption officielle des passeports et cartes d’identité biométriques. C'est ce qu'a annoncé le 7 mars 2024, Hela Jaballah, présidente de la commission parlementaire des droits et libertés. Elle a précisé que bien que ces documents ne deviendront obligatoires que dans quelques années pour les citoyens, leur mise en place marque un progrès significatif dans le pays.
Des données strictement encadrées par la législation sur la protection des données personnelles
Les données biométriques telles que les empreintes digitales et les photographies seront enregistrées et stockées dans une base de données gérée par le ministère de l’Intérieur, notamment par l’administration centrale de l’information. Seuls des agents spécifiquement autorisés, tels que la police, la garde nationale et la douane, auront accès à ces informations via des lecteurs automatisés. Hela Jaballah a souligné que l’accès à ces données serait strictement encadré par la législation sur la protection des données personnelles, et que le ministère responsable serait tenu de respecter ces obligations.
Pour garantir le respect des droits individuels dans cette transition vers la biométrie, la commission des droits et libertés propose la création d'un organe de surveillance. Cette proposition doit encore recevoir l'approbation du Président de la République et être publiée dans le Journal Officiel de la République Tunisienne.
Rappelons que l’assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté dans la soirée du mercredi 6 mars, deux projets de loi organique visant à introduire l’usage de la carte d’identité nationale et du passeport biométriques en Tunisie.
Cette avancée vers la biométrie en Tunisie s'inscrit dans un mouvement plus large d'adoption de cette technologie en Afrique. De nombreux pays du continent ont déjà commencé à intégrer des systèmes biométriques dans leurs processus administratifs, notamment pour les passeports, les cartes d'identité nationale et les systèmes de vote. Cette transition vers la biométrie est souvent perçue comme un moyen efficace de renforcer la sécurité, de lutter contre la fraude et de garantir l'exactitude des données. Cependant, elle soulève également des préoccupations concernant la protection de la vie privée et la sécurité des données personnelles, soulignant ainsi l'importance de mettre en place des réglementations adéquates et des mécanismes de surveillance pour assurer une utilisation responsable de cette technologie.