En 2021, la startup marocaine I-Smart a jeté les bases d'une infrastructure nationale de recharge pour les véhicules électriques, avec une unité de production à Benguerir. Bien que cette unité ait la capacité de produire plus de 5 000 bornes de recharge par an, seules environ 120 bornes ont été installées au Maroc à ce jour. Néanmoins, les objectifs d'I-Smart sont ambitieux : promouvoir la mobilité durable, développer une infrastructure nationale de recharge pour les véhicules électriques et atteindre une souveraineté technologique dans ce domaine.
Cette initiative découle d'une collaboration entre l'entreprise EDEEP et la plateforme d'incubation de projets énergétiques durables, Green Energy Park, soutenue par l'IRESEN et l'Université Mohammed VI Polytechnique. Le Ministère de la Transition énergétique et du Développement durable, ainsi que le groupe OCP, ont également apporté leur soutien à ce projet innovant.
Personnalisation et disponibilité des solutions de recharge i-Smart
Malgré les efforts déployés, le marché marocain des véhicules électriques et des bornes de recharge reste émergent. Actuellement, seuls environ 500 véhicules électriques circulent au Maroc, et le prix élevé de ces véhicules constitue un obstacle à leur adoption généralisée. De plus, la perception négative des véhicules électriques, notamment en raison de la crainte de ne pas trouver suffisamment de bornes de recharge, freine leur adoption.
Néanmoins, I-Smart présente plusieurs avantages. La qualité des installations de ses bornes de recharge est saluée par les clients, tout comme sa plateforme logicielle de gestion des bornes, qui offre une gestion à distance et une supervision en temps réel. De plus, la proximité, la personnalisation et la disponibilité des solutions de recharge i-Smart sont des facteurs différenciateurs sur le marché.
Cependant, des défis logistiques et opérationnels persistent, notamment en ce qui concerne le financement et la réglementation. L'absence de subventions gouvernementales et d'exonérations fiscales rend difficile la compétitivité des produits locaux par rapport aux bornes importées. De plus, la vente d'électricité via les bornes de recharge n'est pas encore réglementée, limitant leur utilité.
Malgré ces obstacles, le marché des véhicules électriques au Maroc présente un potentiel important, notamment avec la baisse continue des prix des batteries lithium-ion. Avec ses objectifs ambitieux en matière d'énergies renouvelables, le Maroc est bien positionné pour devenir un acteur majeur de la mobilité électrique. Cependant, cela nécessite un soutien gouvernemental accru, notamment en termes de réglementation et de politiques intégrées pour favoriser l'adoption de cette technologie émergente et prometteuse.
En Afrique, le développement de l'e-transport est également en plein essor, avec plusieurs pays du continent qui investissent dans des infrastructures de recharge pour les véhicules électriques. Des initiatives similaires à celles d'I-Smart émergent dans des pays comme le Kenya, le Nigeria et l'Afrique du Sud, où des entreprises locales et internationales collaborent pour promouvoir la mobilité électrique. L'e-transport offre des avantages considérables en Afrique, notamment en réduisant la dépendance aux combustibles fossiles, en améliorant la qualité de l'air dans les zones urbaines densément peuplées et en favorisant le développement économique grâce à la création d'emplois dans le secteur des énergies renouvelables. Cependant, les défis logistiques et financiers demeurent importants, notamment en raison du manque d'infrastructures de recharge adéquates sur de longues distances et de la nécessité de développer des solutions de financement innovantes pour rendre les véhicules électriques plus accessibles aux populations africaines. En dépit de ces défis, l'e-transport représente un domaine d'opportunité immense pour le continent, et une coopération accrue entre les gouvernements, le secteur privé et les organisations internationales est essentielle pour exploiter pleinement son potentiel et accélérer la transition vers une mobilité plus durable en Afrique.