« À l’intérieur de chaque enfant se trouve un scientifique. Nourrissez ce scientifique, vous changerez le monde ». C’est le principe à l’origine de STEMpower. Basé sur la vision d’un ancien physicien de Boston, Mark Gelfand, philanthrope et fondateur STEMpower, l’ONG vise à attirer les élèves vers les sciences exactes avant leur entrée à l’université.
111 centres STEMpower en Afrique
Aujourd’hui, le continent africain compte 111 centres STEMpower. Ils sont répartis entre l’Ethiopie, l’Ouganda, mais aussi le Rwanda. Ce pays a déjà développé un certain nombre de programmes destinés à la promotion des STEM, en faveur des jeunes filles notamment. Une dynamique qui s’est poursuivie avec l’ouverture du premier centre STEMpower en 2021. Depuis cette date, huit centres ont vu le jour à travers le pays, quatre nouveaux ont même été annoncés récemment.
Composé d'un laboratoire électronique et d'un laboratoire informatique équipé de 30 moniteurs connectés à un serveur, des laboratoires pour l’enseignement des sciences fondamentales, des ordinateurs et des cartes électroniques, des imprimantes 3D et des kits de robotique, le centre STEM est une infrastructure complète qui aide les étudiants à acquérir des compétences pratiques, permettant de résoudre les problèmes de leur communauté.
Parallèlement aux apprenants classiques, la communauté environnante profite des installations pour perfectionner ses compétences informatiques et électroniques. Ceci, en fonction de son niveau d'éducation. Autant d’actions qui contribuent à soutenir les efforts du gouvernement du Rwanda pour la réduction de la fracture numérique.
Par ailleurs, même s’ils s’adressent aux élèves du secondaire, les Centres STEM comprennent des programmes pour les entrepreneurs jusqu’à l’âge de 30 ans. D’ailleurs, d’autres centres STEM devraient ouvrir leurs portes dans le courant de l’année prochaine.
D’autres initiatives similaires se multiplient sur le continent, développées par les responsables publics locaux, les partenaires au développement, les fondations et autres organisations internationales. Plus que jamais l’heure est à la promotion des STEM.
Les défis de l’éducation STEM en Afrique
Bien que l'Afrique soit déterminée à promouvoir les STEM, comme en témoignent les politiques régionales et nationales en matière de science, de technologie et d'innovation ou d'éducation dans le domaine, en Éthiopie, en Afrique du Sud et au Nigéria, de nombreux défis entravent l'enseignement STEM.
Le plus important est sans doute la faible participation des étudiants de l'enseignement supérieur poursuivant des domaines STEM. Ils sont moins de 25 % et les femmes ne représentent pas plus de 30 %. Une tendance qui risque d’impacter par la suite les taux de diplomation (figure 1). Pire, seuls 18 à 31 % des chercheurs scientifiques sont des femmes. Un problème est en partie dû au manque de sensibilisation des étudiants aux opportunités de carrière dans ce type de d’offre de formation.
L’autre contrainte, pas des moindres, est liée à l’insuffisance des infrastructures et des ressources, notamment le faible accès à l’électricité et à la connectivité Internet, combiné au manque de salles de classe intelligentes, de laboratoires scientifiques et d’équipements.
Par exemple, environ 4 écoles secondaires sur 5 en Afrique n'ont pas accès à l'électricité et plus de 90 % ne disposent pas de laboratoires scientifiques appropriés, même si ce chiffre varie d'un pays à un autre. Au Rwanda par exemple, 21,6 % des écoles secondaires en disposent, contre 18 % en Afrique du Sud.
Même si la plupart des pays africains ont adopté un programme basé sur les compétences et centré sur l’apprenant, le manque de capacités et la formation inadéquate obligent les enseignants STEM à recourir à des techniques traditionnelles centrées sur l’enseignant, alors qu’elles sont inefficaces pour l’apprentissage des STEM.