La technologie est présente dans quasiment tous les secteurs d’activités en Afrique. Le continent est dans le bon wagon de la révolution numérique. Un potentiel qui ne devrait cesser de croître eu égard aux belles perspectives de libre-échange. Selon les chiffres, la production économique devrait augmenter de 29 000 milliards de dollars d’ici 2050. La technologie jouera un rôle essentiel à cet égard. Cependant, malgré ce dynamisme, l’Afrique ne représente que 0,2 % de la valeur des startups mondiales. D’après un diagnostic de l'Institut Tony Blair pour le changement global, i4Policy et la Smart Africa Alliance, « les marchés fragmentés et les faibles liens entre les parties prenantes comptent parmi les défis qui entravent la croissance technologique. Un écosystème de startups ne peut prospérer que lorsque les entrepreneurs disposent du soutien dont ils ont besoin, du financement pour leur expansion et de l’accès à l’apprentissage partagé. Des liens solides entre les décideurs politiques, les entrepreneurs et le secteur privé sont essentiels. Pour aider l’Afrique à réaliser son énorme potentiel, le continent a besoin d’une communauté panafricaine de startups, un réseau pour soutenir et renforcer les connexions essentielles au renforcement de son écosystème de startups technologiques en plein essor ».
Un groupe de travail panafricain
Le défi est de taille, mais à portée de main. A ce titre, l'Institut Tony Blair pour le changement global, i4Policy et la Smart Africa Alliance ont décidé de mettre en place un groupe de travail panafricain. « Ce groupe vise à créer une communauté entre les parties prenantes de l’écosystème des startups africaines, en plaçant l’avenir technologique du continent entre les mains des Africains et en maximisant les opportunités de la quatrième révolution industrielle », indique une note.
Porté par 35 pays africains et en collaboration avec les décideurs politiques et la communauté des startups technologiques, le groupe de travail panafricain sur les politiques fournit une plateforme d'apprentissage entre pairs qui rassemble les acteurs concernés pour en savoir plus et co-développer des politiques qui doivent renforcer les écosystèmes de startups à travers le continent. Plus précisément, le groupe de travail est un moyen de favoriser une collaboration coordonnée, un impact durable et un apprentissage fondé sur des données probantes.
Faciliter les partenariats et mettre en relation les décideurs politiques avec les organisations concernées
Dans une étude, Microsoft a indiqué l’importance pour les startups de se retrouver autour d’un écosystème. « Une entreprise seule ne peut réussir. Il faut qu’elle soit soutenue par tout un réseau d’autres entreprises qui collaborent avec cette dernière afin de l’aider à concevoir des solutions adaptées au marché et aux attentes de ses clients », souligne l’étude. Le rapport Accenture va dans le même sens en indiquant que « l’écosystème se doit de toujours maintenir ses startup au centre, mais les institutions financières et les partenaires gouvernementaux se doivent en permanence d’être suffisamment impliqués afin que leurs synergies puissent produire un impact économique qui soit réellement inclusif et durable ». Ce sont autant d’avantages que le groupe de travail panafricain veut mettre en synergie, en offrant l'opportunité de regrouper et d'amplifier les points de vue des startups et des parties prenantes qui soutiennent leur développement en agissant comme un moyen d'influencer directement les politiques avec un impact durable.
« Le groupe de travail offre une opportunité d'apprentissage entre pairs, grâce à laquelle les décideurs politiques d'écosystèmes à différents stades de développement peuvent partager leurs expériences tout en s'efforçant de comprendre la meilleure façon d'élaborer des politiques efficaces. Le partage des connaissances, y compris les enseignements clés et les facteurs de réussite, créera une base de données factuelles fournissant aux décideurs l’apprentissage entre pairs dont ils ont besoin pour adapter et mettre en œuvre les politiques dans leurs pays respectifs », renseigne la note. Depuis son lancement en décembre 2022, le groupe de travail a rassemblé des acteurs africains du changement technologique de 20 pays, ouvrant la voie à une nouvelle ère de partage de connaissances et d’élaboration de politiques collaboratives et orientées vers l’action.