C’est l’un des enseignements du rapport sur la géographie des crypto-monnaies 2023, à paraître en octobre, dans le Top 20 de l'indice mondial d'adoption de la cryptographie 2023, seuls deux pays africains figurent. Le Nigeria occupe la deuxième place, le Maroc la vingtième. L’autre enseignement global, c’est que la région Asie centrale, du Sud et Océanie (CSAO) domine le sommet de l’indice, avec six des dix premiers pays situés dans la région. Dans le détail, les auteurs indiquent que l’adoption populaire de la cryptographie ne dépend pas des pays qui ont les volumes de transactions bruts les plus élevés. “Nous souhaitons mettre en évidence les pays dans lesquels les gens ordinaires adoptent le plus la cryptographie, expliquent les auteurs du rapport. Pour ce faire, nous avons conçu le Global Crypto Adoption Index pour identifier les pays dans lesquels la plupart des gens investissent la plus grande part de leur richesse dans la crypto-monnaie”.
Des défis à relever pour un meilleur profit
Même si la place est reluisante au classement, l’Afrique a d’importants défis à relever pour tirer le maximum de profits de la cryptomonnaie. D’après un rapport intitulé Emurgo, ”le développement de l’industrie crypto africaine passera forcément par une bonne collaboration entre les participants et les régulateurs. À mesure que le besoin de réglementation de la blockchain et des cryptomonnaies augmente, les principales parties prenantes doivent travailler en étroite collaboration avec les régulateurs. Cela garantira que les risques pouvant survenir à la suite de modifications réglementaires sont suffisamment atténués.” Les auteurs estiment que l’adoption de réglementations transparentes augmentera les cas d’utilisation de la blockchain. Ce qui stimulera de nouveaux investissements et fera exploser le marché des cryptos en Afrique.
Les banques centrales à la rescousse
Aujourd’hui, les perspectives de la cryptomonnaie en Afrique sont d’autant plus importantes que les banques centrales sont en train de s’y intéresser. A tel point que les banques centrales africaines travaillent à l’émission de monnaies numériques. D’après un rapport du centre d’études américain Atlantic Council, des pays comme Maurice, le Maroc et l’Algérie étudient cette option. D’ailleurs, le Nigeria a déjà lancé sa monnaie électronique eNaira en 2021. Et la tendance est mondiale. D’après une étude de la banque des règlements internationaux (BRI), d'ici 2030, quelque 24 banques centrales devraient avoir lancé une version numérique de leur monnaie, quinze des projets pourraient être des monnaies de banques centrales destinées à un large public et neuf des versions dites « de gros », c'est-à-dire destinées aux transactions entre les banques centrales et institutions financières.