En mai dernier, le parc industriel et commercial de Kampala (KIBP) accueillait un nouveau centre de données, Raxio Uganda. Présenté par son promoteur Raxio - filiale de Roha Group Inc, une société d’investissement basée aux États-Unis - comme le premier centre de données de pointe Tier III neutre, la nouvelle infrastructure a vocation à « soutenir les industries qui sont confrontées à des défis informatiques et réglementaires de plus en plus complexes et uniques, en fournissant un espace de colocation sécurisé pouvant compter jusqu'à 400 racks prêts à accueillir des infrastructures informatiques critiques dans un environnement opérationnel 24h/24 et 7j/7 », a indiqué la compagnie lors du lancement du projet.
« Les multiples points de connectivité augmentent la résilience du service, tout en réduisant le coût global de la connectivité pour les clients »
Le centre de données s’appuie sur un modèle "metro edge", qui permet l'échange de trafic de données dans des installations situées près des centres urbains dans des environnements de pointe. Raxio Uganda offre ainsi une grande variété d'options de connectivité de données grâce à une variété de transporteurs de fibres optiques locaux et internationaux, actuellement connectés au centre de données. Parmi ces derniers, Africell Uganda, Airtel Uganda, Liquid Telecom, MTN Uganda ou encore la National Information Technology Authority-Uganda (NITA-U).
« Les multiples points de connectivité augmentent la résilience du service, le temps de fonctionnement optimal et la diversité des opérations commerciales, tout en réduisant le coût global de la connectivité pour les clients, souligne l’entreprise. En outre, Raxio héberge une instance de l'Ouganda Internet eXchange Point qui permet aux réseaux de s'interconnecter directement et d'échanger librement le trafic de données en un point commun dans le pays, ce qui rend l'Internet moins cher, plus rapide et plus fiable. Des installations par ailleurs « adaptées aux conditions environnementales et climatiques locales dans le but de réduire continuellement la consommation d'énergie », souligne-t-on chez Raxio.
« En fournissant la bonne infrastructure technologique nécessaire à la transformation des entreprises, nos centres de données contribueront à stimuler la croissance économique, le développement social et la transformation numérique dans toute l'Afrique »
Un groupe qui poursuit son expansion sur le continent. Avant l’Ouganda, il installait en mars 2021 un centre de données en RD Congo, avant de poursuivre avec la Côte d’Ivoire, le Mozambique et l’Éthiopie. Ce faisant, il se positionne comme un acteur majeur du marché de la data sur le continent, qui doit atteindre les 3 milliards de dollars en 2025, selon les estimations. L’Afrique, à la traîne dans le domaine, tend ainsi à rattraper son retard, alors que les États se sont saisis de cette question, qui relève de la souveraineté nationale et cherchent à « rapatrier » leurs données, pour l’heure majoritairement hébergée à l’étranger. « Raxio est sur la bonne voie pour lancer jusqu'à 12 installations neutres vis-à-vis des opérateurs à travers l'Afrique dans les trois prochaines années, a annoncé Robert MULLINS, PDG du groupe Raxio. Nous sommes fermement convaincus qu'en fournissant la bonne infrastructure technologique nécessaire à la transformation des entreprises, nos centres de données contribueront à stimuler la croissance économique, le développement social et la transformation numérique dans toute l'Afrique. »
À Kampala, on n’en attend pas moins. Alors que les autorités ont mis en place une stratégie pour développer le numérique et de ce fait l’économie du pays- un projet appelé Digital Uganda Vision - on se réjouit de l’implantation de ce nouveau, data center, car le pays abritait déjà d’autres centres de données, dont le centre national de données Tier 3 à Jinja, NITA Uganda, destiné à étendre la fourniture de services d'hébergement centralisés pour les applications et les données gouvernementales. Avec un double objectif : sécuriser les données et rationaliser les coûts d’hébergement.
« Le centre de données permettra également d'améliorer et de garantir que le système de sécurité de l'information est sûr, fiable, résilient et capable de répondre aux menaces constantes en matière de cybersécurité »
Raxio Uganda, quant à lui, est davantage orienté vers le secteur privé, et notamment les acteurs financiers. Ainsi pour le gouvernement, Raxio Uganda accompagne « les priorités fondamentales du ministère des TIC en Ouganda notamment, mais sans s'y limiter, l'infrastructure des TIC, notamment l'extension du réseau d'infrastructure des TIC pour couvrir l'ensemble du pays et assurer l'inclusion numérique, la création d'emplois par la recherche et l'innovation dans le domaine des TIC et le renforcement de la sécurité de l'information », a rappelé le ministère ougandais des TIC lors de l’inauguration. Soulignant au passage : « le centre de données permettra également d'améliorer et de garantir que le système de sécurité de l'information est sûr, fiable, résilient et capable de répondre aux menaces constantes en matière de cybersécurité ». Ainsi, « avec la croissance de l'utilisation et du stockage des données et la transformation numérique plus importante en Ouganda, Raxio sera une pièce maîtresse de l'infrastructure soutenant l'économie ougandaise et les objectifs fixés dans la stratégie de données du ministère de l'Information, des Communications et des Technologies.
Des leaders internationaux comme Google, Facebook, Microsoft et Amazon, qui tentent de se rapprocher toujours plus de leurs clients
D’autant que le centre de données Uganda Raxio doit participer à attirer de nouveaux acteurs économiques, des PME locales aux leaders internationaux, comme Google, Meta (anciennement Facebook), Microsoft et Amazon, qui cherchent à se rapprocher toujours plus de leurs clients. Sachant que Microsoft a lancé ses propres centres de données sur le continent, en Afrique du Sud l'année dernière, tandis qu’Amazon Web Services a annoncé le sien au Cap.
En somme, « une initiative bienvenue » qui « stimulera une croissance continue du secteur des TIC » résume Steven KIRENGA, de l'Autorité nationale des technologies de l'information, une agence gouvernementale ougandaise.
À noter qu’en juin dernier, l’Ouganda a obtenu 200 millions de dollars pour accélérer la transformation numérique et l'inclusion sociale. Le financement porte notamment sur le nouveau projet d'accélération numérique de l'Uganda-GovNet (UDAP-GovNet), qui doit élargir l'accès à l'Internet haut débit et abordable, améliorer l'efficacité de la prestation de services publics numérisés et renforcer l'inclusion numérique en Ouganda. Toujours dans le cadre des objectifs fixés par Digital Uganda Vision.