« La pandémie de coronavirus a sévèrement impacté l'Afrique sur le plan socio-économique, entraînant notamment une augmentation du chômage et des pertes de revenus. Cependant, elle a également démontré l'importance croissante de la technologie numérique pour répondre efficacement aux crises et planifier la reprise, notamment dans les domaines de l'éducation et des aptitudes professionnelles ».
C'est dans ce contexte que la German Corporation for International Cooperation GmbH (GIZ), en collaboration avec le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ), ainsi que Smart Africa, a annoncé le lancement d’atingi afin d’accompagner la reprise post-Covid. « Cette plateforme d'apprentissage numérique gratuite, conçue et développée par le BMZ, est à l'avant-garde de cette démarche visant à exploiter la technologie numérique au profit des demandeurs d'emploi africains », souligne la GIZ dans un communiqué. Et d'ajouter : « Dans le cadre de la reprise, les nouveaux formats d'apprentissage ont le potentiel d'accélérer la transformation numérique du continent et de créer des emplois numériques durables et résilients en Afrique. »
Aujourd'hui plus que jamais, il est fondamental d'investir dans l'emploi des jeunes et le développement des compétences numériques afin d'accélérer et d'optimiser la transformation numérique de l'Afrique.
atingi, qui signifie « aboutissement » en espéranto, a pour objectif de renforcer l'employabilité des jeunes grâce à des outils d'apprentissage numérique modernes. BMZ, ainsi qu'un vaste réseau de partenaires de coopération stratégique du monde politique, économique, scientifique et de la société civile, localise les contenus éducatifs en fonction des besoins des publics africains et les met à disposition, gratuitement, via la plateforme atingi. Le contenu pédagogique est développé localement en s'orientant vers une amélioration de la formation professionnelle et de l'employabilité pour les postes de travail de l'avenir. Un contenu par ailleurs disponible dans plusieurs langues (allemand, français, anglais, arabe, portugais, espagnol). De quoi garantir la facilité d'utilisation du matériel d'apprentissage, qui vise à former les demandeurs d'emploi africains aux professions d'avenir dans leur pays d'origine.
« Les jeunes constituent l'épine dorsale du futur capital humain de l'Afrique et un moteur essentiel du développement du continent. La réponse de chaque pays à la pandémie de Covid-19, la durabilité de sa reprise économique et sociale et la réalisation de ses objectifs de développement à long terme dépendront de la force de travail, des connaissances et de l'expertise de jeunes gens qualifiés et en bonne santé. Et c'est là que nous pensons qu'atingi peut contribuer de manière tangible, assure professeur Dominic ORR, chef d'équipe chez atingi. Aujourd'hui plus que jamais, il est fondamental d'investir dans l'emploi des jeunes et le développement des compétences numériques afin d'accélérer et d'optimiser la transformation numérique de l'Afrique. »
Jusqu'à 400 millions de personnes confrontées à une baisse ou à une perte totale de revenus en raison de la pandémie
En 2020, McKinsey estimait que jusqu'à 400 millions de personnes en Afrique seraient confrontées à une baisse de revenus ou à une perte totale d'opportunités de travail en raison de l'épidémie de Covid-19. Avec la prévision actuelle des troisième et quatrième vagues d'impact de cette pandémie dans les pays du monde entier, il est difficile de déterminer combien de personnes supplémentaires en Afrique seront confrontées au chômage en 2021.
Selon une étude de la Banque mondiale réalisée en début d'année, de nombreux Africains ont tout simplement cessé de travailler à cause de la Covid-19. Cette étude indique qu'en juin 2020, 45% des Nigérians avaient complètement arrêté de travailler, tout comme 17% des Ougandais, 8% des Éthiopiens et 6% des Malawites. Sans surprise, elle note également que les emplois informels en milieu urbain, qui représentent environ 80% des travailleurs en Afrique, ont été les plus durement touchés - et que ce type d'emplois a disparu davantage en milieu urbain qu'en milieu rural. Quant aux défis posés à la parité hommes-femmes sur le lieu de travail, la Banque mondiale note que les femmes ont été plus nombreuses que les hommes à perdre leur emploi en raison de la Covid-19, accentuant ainsi l'écart déjà important entre les genres en matière d'emploi.