Pas encore réellement entré dans les mœurs de la population africaine, l'e-commerce connaît un certain succès ces derniers mois alors que le confinement et les mesures de restrictions qui ont suivi, ont poussé les consommateurs vers les plateformes d'achat en ligne.
C'est ce que confirme une étude coréalisée par la Conférence des Nations unies pour le commerce et le développement (CNUCED) et la « Netcomm Suisse eCommerce Association » selon laquelle le nouveau coronavirus a « changé à jamais les achats en ligne ».
« La pandémie de Covid-19 aurait accéléré le passage à un monde plus numérique »
Menée auprès de quelque 3 700 consommateurs dans neuf économies émergentes et développées, dont, pour ce qui concerne le continent, l'Afrique du Sud, l'étude a examiné comment la pandémie a changé la façon dont les consommateurs utilisent le commerce électronique et les solutions numériques. Avec pour principale conclusion : « la pandémie de Covid-19 aurait accéléré le passage à un monde plus numérique ».
Dans le détail, l'enquête montre que les achats en ligne ont augmenté de 6 à 10 points de pourcentage dans la plupart des catégories de produits. Avec en tête, les achats de produits technologiques et électroniques, le secteur du jardinage et du bricolage, les produits pharmaceutiques, l'éducation, les meubles et produits ménagers et le commerce des cosmétiques et soins personnels.
De même, l'enquête révèle que les femmes et les personnes ayant fait des études supérieures ont davantage augmenté leur consommation en ligne que les autres. Une forte augmentation de la propension à acheter en ligne a également été notée dans la tranche d’âge 25-44 ans. Une augmentation plus marquée que pour les populations plus jeunes.
« Les changements opérés maintenant auront des effets durables alors que l'économie mondiale commence à se redresser »
Des changements dans les habitudes de consommation en ligne, susceptibles d'avoir « des effets durables ». « Les changements opérés maintenant auront des effets durables alors que l'économie mondiale commence à se redresser », a déclaré le secrétaire général de la CNUCED, Mukhisa KITUYI, dans un communiqué. Avant de préconiser : « L'accélération des achats en ligne au niveau mondial souligne l'urgence de veiller à ce que tous les pays puissent saisir les opportunités offertes par la numérisation alors que le monde passe de la réponse à la pandémie à la reprise ».
« Dans le monde post-Covid-19, la croissance sans précédent du commerce électronique va bouleverser les cadres nationaux et internationaux du commerce de détail », observe Carlo TERRENI, président de l'Association du commerce électronique « NetComm Suisse ». Et alors que l'étude souligne que les petits commerçants d'Afrique du Sud étaient les moins préparés, il semble essentiel pour l'association que « les décideurs politiques adoptent des mesures concrètes pour faciliter l'adoption du commerce électronique par les petites et moyennes entreprises, afin de créer des viviers de talents spécialisés et d’attirer les investisseurs internationaux dans le domaine du commerce électronique ».
Car tout n'est pas rose pour le commerce en ligne. La croissance n'a pas profité à tous les secteurs économiques : les secteurs du tourisme et des voyages ont subi les plus forts déclins et vu les dépenses moyennes par acheteur en ligne chuter de 75%. De même, si les achats en ligne ont augmenté, les dépenses mensuelles moyennes de consommation ont toutefois diminué. « Les consommateurs des économies émergentes et développées ont reporté des dépenses plus importantes. Ceux des économies émergentes se sont ainsi concentrés davantage sur les produits essentiels », conclut le rapport. Cependant les opportunités sont toujours présentes : « il y a une énorme opportunité pour les industries qui sont encore habituées aux achats physiques, comme les biens de consommation rapides et les produits pharmaceutiques. »